UN DEPUTE HAUT MARNAIS DE SANG ROYAL
Joinville, nom d’une petite commune de Haute-Marne, mais avant tout nom d’une principauté apanage de la famille d’Orléans. Nom également choisi, selon une ancienne tradition, pour qualifier François Ferdinand Philippe d'Orléans, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 14 août 1818, troisième fils du roi Louis-Philippe (1773-1850) et de la reine Marie-Amélie, princesse de Bourbon de Naples et de Sicile (1782–1866) , Prince de Joinville, futur amiral, qui décédera à Paris le 16 juin 1900 et sera inhumé à la chapelle royale de Dreux.
Une jeunesse prometteuse
Comme tous les enfants de sang royal, il sera rapidement confié à un précepteur. Ce dernier, Auguste Trognon normalien distingué, avait été professeur de rhétorique au lycée de Langres avant d’aller à Paris comme suppléant de Guizot. C’est ainsi qu’il sera choisi pour enseigner et accompagner dans ses études le jeune prince. Après un passage au collège Henri IV, dont Trognon pressentait avec raison qu’il ne lui serait pas profitable mais qui éveilla sa vocation, François d’Orléans se destina à la marine . C’est ainsi qu’au printemps 1831 il embarqua, comme élève, avec son précepteur son valet de chambre et ses trois domestiques à bord de l’Arthémise. Après avoir navigué comme aspirant sur les côtes de l'Italie et de l'Algérie, il fut reçu à l'École navale de Brest en 1834 mais en suivra les cours, dispensés par Trognon et deux autres spécialistes, à Paris ! Lieutenant de frégate en 1835, lieutenant de vaisseau en 1836, il fit campagne au Levant, sur les côtes d'Afrique, aux Antilles et aux Etats-Unis (1836-1837). Capitaine de corvette en mai 1838, il eut son premier commandement sur la Créole dans l'escadre de l'amiral Baudin envoyée au Mexique après les violences exercées contre nos commerçants. Il participa au bombardement de la forteresse de S.-Jean d'Ulloa (27 nov.) et se distingua à l'attaque de Vera Cruz où, à la tête d'un détachement de marins, il força une des portes de la place et fit prisonnier le général Arista. Promu capitaine de vaisseau et chevalier de la Légion d’Honneur à la suite de cette expédition, le 10 févr. 1839, Joinville embarqua sur la Belle-Poule et fut chef d'état-major de l'escadre du Levant. Commandant de ce bâtiment en 1840, il reçut la mission de ramener de Sainte-Hélène à Paris les restes de Napoléon. Arrivé le 30 nov. à Cherbourg, il commanda la flottille qui remonta la Seine jusqu'à Paris . Après plusieurs croisières effectuées en 1841 et 1842 sur les côtes de Hollande, aux Etats-Unis et en Méditerranée, François d’Orléans partit pour le Brésil et s'y maria au palais royal de Sao Cristovao de Rio de Janeiro le 1er mai 1843, avec la princesse Francisca de Bragance, fille de l'empereur don Pedro 1er et de l’archiduchesse Marie Léopoldine d’Autriche .
Vice-amiral à l’âge de 27 ans
Contre-amiral en juillet 1843, il fut créé pair de France et devint membre du Conseil de l'amirauté et de la sous-commission spéciale de la marine à vapeur. Sous son impulsion, grâce à l'enthousiasme des jeunes ingénieurs pour les techniques nouvelles et particulièrement grâce à Dupuy de Lôme, des études et la construction de prototypes furent entreprises qui, plus tard, devaient aboutir à la disparition de la marine en bois et à voile, et à la mise au point des navires à vapeur à hélice et à coque de fer . Il commanda, en 1844, une escadre avec laquelle, au moment où Bugeaud gagnait la bataille de l'lsly, il bombarda Tanger le 6 août et occupa Mogador le 15 août, accentuant ainsi la pression sur le sultan du Maroc qui fut amené à signer la paix le 10 sept. à Tanger. Vice-amiral le 18 sept. 1844, Joinville commanda en chef l'escadre de Méditerranée et se trouvait à Alger au moment du déclenchement de la révolution de 1848 ou à la suite d'une banale affaire de banquets refusés à des libéraux persuadés que le régime était trop bien ancré pour tomber. Louis-Philippe perdra le pouvoir le 24 février et prendra le chemin de l'exil, à destination de cette Angleterre qu'il affectionne, et ce pour la quatrième et dernière fois . François d’Orléans se démit alors de son commandement et y rejoignit son père où, atteint d'une surdité presque complète il vécut en retraite plusieurs années.
Un exil prolixe
François, prince de Joinville hérite du domaine d’Arc en Barrois en 1848 , à la mort de sa tante et marraine Adélaïde qui avait entrepris la construction de l’actuel château. Il connaissait cette propriété depuis 1845 quand sa tante l’y avait emmené et lui avait fait part de son intention de la lui laisser après son décès. A la fin de la seconde république, craignant que le domaine ne soit confisqué par Napoléon III, il le vend à la société Passy qui s’engage à restituer le tout lorsque la situation politique sera redevenue favorable au roi...
Le populaire prince de Joinville est même pressenti par les orléanistes pour se présenter à la présidentielle de 1852 contre Louis Napoléon Bonaparte. François d’Orléans affirme avoir toujours détesté la politique, mais lui était il vraiment possible de s’en désintéresser ?
Aquarelliste, le prince de Joinville qui fut le témoin privilégié de la guerre de Sécession, à laquelle il prit part avec ses neveux dans le camp nordiste, réalisa aux Etats-Unis une cinquantaine de dessins, paysages et scènes de guerre qui retracent le parcours de l'armée du Potomac entre 1861 et 1862. Mais l’affaire du Mexique où Napoléon III s’oppose aux États-Unis, le contraint à mettre fin à son aventure américaine, pour ne pas nuire à la France. .
Ecrivain, Joinville a publié sous des pseudonymes dans la Revue des Deux Mondes plusieurs études sur la marine française, dont l'une, « Notes sur l'état des forces navales de la France », connut à l'époque un grand retentissement. « pour avoir une marine, comme disait Joinville, il faut la vouloir beaucoup et la vouloir très longtemps ! ».
Il a écrit par ailleurs : « L'Angleterre, étude sur le self-government » en 1860; « Guerre d'Amérique. Campagne du Potomac, mars juillet 1862 » en 1863 ; « Les flottes des Etats- Unis et de la France » en 1865; « Campagne de Sadowa et réorganisation militaire de la France » en 1868; et ses « Vieux souvenirs, 1818-1848 » en 1894.
Un retour au service de la France
Napoléon III ayant conduit son pays au désastre en déclarant la guerre à la Prusse, le Second Empire est balayé en quelques jours. Après le 4 septembre 1870, François d’Orléans estima que la loi d'exil se trouvait annulée et gagna Paris en compagnie de ses frères, les ducs d'Aumale et de Chartres. Mais le gouvernement, considérant les risques de guerre civile qui résultaient de leur présence, leur demanda de repartir pour l'Angleterre. A la formation de l'armée de la Loire, il essaya une seconde fois de s'engager sous le pseudonyme de «colonel Lutherod ». Il prit part aux combats devant Orléans et servit dans une batterie de marine. Appuyé par les généraux Jaurès et Chanzy, il demanda à suivre les opérations sous promesse de ne pas révéler sa véritable identité. Gambetta s'y opposa, le fit arrêter et reconduire à St-Malo où il s'embarqua de nouveau pour l'Angleterre en janvier 1871.
Joinville sera de retour en France quelques mois plus tard ayant fait connaître sa candidature pour un fauteuil de député, voulant se « dévouer à la défense de mon pays et contribuer avec tous les français à lui assurer sous n’importe quelle forme de gouvernement, l’ordre et la liberté. » . Le 8 février suivant, on procède à l’élection d’une Assemblée nationale. Le pays, grâce aux ruraux, donne une réponse qui dépasse les pires craintes des républicains en envoyant siéger une énorme majorité de conservateurs, pacifistes et monarchistes pour plus des deux tiers des 650 élus. Le prince de Joinville est de ceux là. Il se retrouve élu comme représentant à l'Assemblée nationale en Haute-Marne et dans la Manche . Il opta pour la Haute-Marne, en souvenir du nom qu’il portait, et la validation de son élection fut ajournée jusqu'à l'abrogation de la loi d'exil le 8 juin. S’ouvre alors une période d’incertitude politique. Selon Marx, « L’antithèse directe de l’Empire, c’était la Commune.» Bien que les possibilités de restaurer la monarchie soient réelles avec une Assemblée nationale largement monarchiste, les obstacles ne cessent de surgir. Thiers, qui fut ministre de son père, ne pense qu’à la république. Les députés monarchistes sont partagés entre orléanistes et légitimistes…. Finalement François d’Orléans siégera au centre droit de l'Assemblée.
Une restauration avortée
La répression de la Commune à valu à Thiers un prestige considérable d’autant plus assis qu’il est consolidé par la division de la monarchie. Le prince de Joinville accompagne son neveu le comte de Paris lorsqu’il se rend à Froshdorf en août 1873. L’entrevue est cordiale, et les orléanistes parlent déjà de fusion. Si le comte de Chambord semble pardonner à ses cousins, en aucune manière il n’aborde concrètement l’avenir politique, la stratégie à adopter, comme l’union des forces politiques nécessaire à la préparation de la restauration. Naïf et confiant en l’avenir, le comte de Paris repart finalement, les mains vides et sans aucune promesse. Moins de trois mois plus tard, le comte de Chambord, dans son manifeste du 27 octobre 1873, met fin aux espoirs de restauration en refusant d’abandonner un symbole auquel il tient par-dessus tout: le drapeau blanc. Manquant d’assurance politique, le comte de Paris refuse de forcer le destin, en acceptant une régence qui permettrait d’attendre la mort d’Henri V, comme le suggèrent les orléanistes. La solution de rechange réside en l’élection pour sept ans du maréchal de Mac-Mahon, comme président de la République. L’élection d’un monarchiste légitimiste doit permettre d’attendre la disparition d’Henri V. Mais le temps passe et favorise le régime républicain que les lois constitutionnelles de 1875 officialisent. Après la dissolution de l’Assemblée, et constatant l’échec de la restauration, François d’Orléans annonça qu'il n'accepterait aucune candidature nouvelle et se retire définitivement de la vie publique en 1876.
Entre temps, en 1873, le prince de Joinville récupèrera le domaine d’Arc-Chateauvillain et y organisera des chasses importantes jusqu’à la fin du siècle tout en continuant son aménagement, notamment par la construction de la glacière. Réintégré dans les cadres comme vice-amiral en 1872, il fut classé dans la section de réserve le 14 août 1883 mais en fut radié après le vote de la loi d'expulsion des princes en juin 1888. Il allait désormais consacrer le restant de sa vie à la chasse, puis surtout après le décès de son épouse, à la lecture et à des promenades solitaires muré dans le silence de sa surdité et ne recevant que quelques vieux amis dans sa propriété parisienne.
Une jeunesse prometteuse
Comme tous les enfants de sang royal, il sera rapidement confié à un précepteur. Ce dernier, Auguste Trognon normalien distingué, avait été professeur de rhétorique au lycée de Langres avant d’aller à Paris comme suppléant de Guizot. C’est ainsi qu’il sera choisi pour enseigner et accompagner dans ses études le jeune prince. Après un passage au collège Henri IV, dont Trognon pressentait avec raison qu’il ne lui serait pas profitable mais qui éveilla sa vocation, François d’Orléans se destina à la marine . C’est ainsi qu’au printemps 1831 il embarqua, comme élève, avec son précepteur son valet de chambre et ses trois domestiques à bord de l’Arthémise. Après avoir navigué comme aspirant sur les côtes de l'Italie et de l'Algérie, il fut reçu à l'École navale de Brest en 1834 mais en suivra les cours, dispensés par Trognon et deux autres spécialistes, à Paris ! Lieutenant de frégate en 1835, lieutenant de vaisseau en 1836, il fit campagne au Levant, sur les côtes d'Afrique, aux Antilles et aux Etats-Unis (1836-1837). Capitaine de corvette en mai 1838, il eut son premier commandement sur la Créole dans l'escadre de l'amiral Baudin envoyée au Mexique après les violences exercées contre nos commerçants. Il participa au bombardement de la forteresse de S.-Jean d'Ulloa (27 nov.) et se distingua à l'attaque de Vera Cruz où, à la tête d'un détachement de marins, il força une des portes de la place et fit prisonnier le général Arista. Promu capitaine de vaisseau et chevalier de la Légion d’Honneur à la suite de cette expédition, le 10 févr. 1839, Joinville embarqua sur la Belle-Poule et fut chef d'état-major de l'escadre du Levant. Commandant de ce bâtiment en 1840, il reçut la mission de ramener de Sainte-Hélène à Paris les restes de Napoléon. Arrivé le 30 nov. à Cherbourg, il commanda la flottille qui remonta la Seine jusqu'à Paris . Après plusieurs croisières effectuées en 1841 et 1842 sur les côtes de Hollande, aux Etats-Unis et en Méditerranée, François d’Orléans partit pour le Brésil et s'y maria au palais royal de Sao Cristovao de Rio de Janeiro le 1er mai 1843, avec la princesse Francisca de Bragance, fille de l'empereur don Pedro 1er et de l’archiduchesse Marie Léopoldine d’Autriche .
Vice-amiral à l’âge de 27 ans
Contre-amiral en juillet 1843, il fut créé pair de France et devint membre du Conseil de l'amirauté et de la sous-commission spéciale de la marine à vapeur. Sous son impulsion, grâce à l'enthousiasme des jeunes ingénieurs pour les techniques nouvelles et particulièrement grâce à Dupuy de Lôme, des études et la construction de prototypes furent entreprises qui, plus tard, devaient aboutir à la disparition de la marine en bois et à voile, et à la mise au point des navires à vapeur à hélice et à coque de fer . Il commanda, en 1844, une escadre avec laquelle, au moment où Bugeaud gagnait la bataille de l'lsly, il bombarda Tanger le 6 août et occupa Mogador le 15 août, accentuant ainsi la pression sur le sultan du Maroc qui fut amené à signer la paix le 10 sept. à Tanger. Vice-amiral le 18 sept. 1844, Joinville commanda en chef l'escadre de Méditerranée et se trouvait à Alger au moment du déclenchement de la révolution de 1848 ou à la suite d'une banale affaire de banquets refusés à des libéraux persuadés que le régime était trop bien ancré pour tomber. Louis-Philippe perdra le pouvoir le 24 février et prendra le chemin de l'exil, à destination de cette Angleterre qu'il affectionne, et ce pour la quatrième et dernière fois . François d’Orléans se démit alors de son commandement et y rejoignit son père où, atteint d'une surdité presque complète il vécut en retraite plusieurs années.
Un exil prolixe
François, prince de Joinville hérite du domaine d’Arc en Barrois en 1848 , à la mort de sa tante et marraine Adélaïde qui avait entrepris la construction de l’actuel château. Il connaissait cette propriété depuis 1845 quand sa tante l’y avait emmené et lui avait fait part de son intention de la lui laisser après son décès. A la fin de la seconde république, craignant que le domaine ne soit confisqué par Napoléon III, il le vend à la société Passy qui s’engage à restituer le tout lorsque la situation politique sera redevenue favorable au roi...
Le populaire prince de Joinville est même pressenti par les orléanistes pour se présenter à la présidentielle de 1852 contre Louis Napoléon Bonaparte. François d’Orléans affirme avoir toujours détesté la politique, mais lui était il vraiment possible de s’en désintéresser ?
Aquarelliste, le prince de Joinville qui fut le témoin privilégié de la guerre de Sécession, à laquelle il prit part avec ses neveux dans le camp nordiste, réalisa aux Etats-Unis une cinquantaine de dessins, paysages et scènes de guerre qui retracent le parcours de l'armée du Potomac entre 1861 et 1862. Mais l’affaire du Mexique où Napoléon III s’oppose aux États-Unis, le contraint à mettre fin à son aventure américaine, pour ne pas nuire à la France. .
Ecrivain, Joinville a publié sous des pseudonymes dans la Revue des Deux Mondes plusieurs études sur la marine française, dont l'une, « Notes sur l'état des forces navales de la France », connut à l'époque un grand retentissement. « pour avoir une marine, comme disait Joinville, il faut la vouloir beaucoup et la vouloir très longtemps ! ».
Il a écrit par ailleurs : « L'Angleterre, étude sur le self-government » en 1860; « Guerre d'Amérique. Campagne du Potomac, mars juillet 1862 » en 1863 ; « Les flottes des Etats- Unis et de la France » en 1865; « Campagne de Sadowa et réorganisation militaire de la France » en 1868; et ses « Vieux souvenirs, 1818-1848 » en 1894.
Un retour au service de la France
Napoléon III ayant conduit son pays au désastre en déclarant la guerre à la Prusse, le Second Empire est balayé en quelques jours. Après le 4 septembre 1870, François d’Orléans estima que la loi d'exil se trouvait annulée et gagna Paris en compagnie de ses frères, les ducs d'Aumale et de Chartres. Mais le gouvernement, considérant les risques de guerre civile qui résultaient de leur présence, leur demanda de repartir pour l'Angleterre. A la formation de l'armée de la Loire, il essaya une seconde fois de s'engager sous le pseudonyme de «colonel Lutherod ». Il prit part aux combats devant Orléans et servit dans une batterie de marine. Appuyé par les généraux Jaurès et Chanzy, il demanda à suivre les opérations sous promesse de ne pas révéler sa véritable identité. Gambetta s'y opposa, le fit arrêter et reconduire à St-Malo où il s'embarqua de nouveau pour l'Angleterre en janvier 1871.
Joinville sera de retour en France quelques mois plus tard ayant fait connaître sa candidature pour un fauteuil de député, voulant se « dévouer à la défense de mon pays et contribuer avec tous les français à lui assurer sous n’importe quelle forme de gouvernement, l’ordre et la liberté. » . Le 8 février suivant, on procède à l’élection d’une Assemblée nationale. Le pays, grâce aux ruraux, donne une réponse qui dépasse les pires craintes des républicains en envoyant siéger une énorme majorité de conservateurs, pacifistes et monarchistes pour plus des deux tiers des 650 élus. Le prince de Joinville est de ceux là. Il se retrouve élu comme représentant à l'Assemblée nationale en Haute-Marne et dans la Manche . Il opta pour la Haute-Marne, en souvenir du nom qu’il portait, et la validation de son élection fut ajournée jusqu'à l'abrogation de la loi d'exil le 8 juin. S’ouvre alors une période d’incertitude politique. Selon Marx, « L’antithèse directe de l’Empire, c’était la Commune.» Bien que les possibilités de restaurer la monarchie soient réelles avec une Assemblée nationale largement monarchiste, les obstacles ne cessent de surgir. Thiers, qui fut ministre de son père, ne pense qu’à la république. Les députés monarchistes sont partagés entre orléanistes et légitimistes…. Finalement François d’Orléans siégera au centre droit de l'Assemblée.
Une restauration avortée
La répression de la Commune à valu à Thiers un prestige considérable d’autant plus assis qu’il est consolidé par la division de la monarchie. Le prince de Joinville accompagne son neveu le comte de Paris lorsqu’il se rend à Froshdorf en août 1873. L’entrevue est cordiale, et les orléanistes parlent déjà de fusion. Si le comte de Chambord semble pardonner à ses cousins, en aucune manière il n’aborde concrètement l’avenir politique, la stratégie à adopter, comme l’union des forces politiques nécessaire à la préparation de la restauration. Naïf et confiant en l’avenir, le comte de Paris repart finalement, les mains vides et sans aucune promesse. Moins de trois mois plus tard, le comte de Chambord, dans son manifeste du 27 octobre 1873, met fin aux espoirs de restauration en refusant d’abandonner un symbole auquel il tient par-dessus tout: le drapeau blanc. Manquant d’assurance politique, le comte de Paris refuse de forcer le destin, en acceptant une régence qui permettrait d’attendre la mort d’Henri V, comme le suggèrent les orléanistes. La solution de rechange réside en l’élection pour sept ans du maréchal de Mac-Mahon, comme président de la République. L’élection d’un monarchiste légitimiste doit permettre d’attendre la disparition d’Henri V. Mais le temps passe et favorise le régime républicain que les lois constitutionnelles de 1875 officialisent. Après la dissolution de l’Assemblée, et constatant l’échec de la restauration, François d’Orléans annonça qu'il n'accepterait aucune candidature nouvelle et se retire définitivement de la vie publique en 1876.
Entre temps, en 1873, le prince de Joinville récupèrera le domaine d’Arc-Chateauvillain et y organisera des chasses importantes jusqu’à la fin du siècle tout en continuant son aménagement, notamment par la construction de la glacière. Réintégré dans les cadres comme vice-amiral en 1872, il fut classé dans la section de réserve le 14 août 1883 mais en fut radié après le vote de la loi d'expulsion des princes en juin 1888. Il allait désormais consacrer le restant de sa vie à la chasse, puis surtout après le décès de son épouse, à la lecture et à des promenades solitaires muré dans le silence de sa surdité et ne recevant que quelques vieux amis dans sa propriété parisienne.
Sources :
Ordine Nobilitatis tome 7
Dictionnaire de biographie française Roman d’Amat.
Mémoire haut-marnaise N°8 La région d’arc en Barrois. Bernard Sanrey. 1993.
Histoire de la France de 1852 à nos jours. Georges Duby. Larousse 1991.
La véritable histoire de la commune. Faucher. Editions du Gerfaut 1969.
François d’Orléans prince de Joinville. Amiral Jacques Guillon. France Empire 1990.
Cercò notizie sulla vita di François D'Orleans prince de Joinville, successiva all'esilio del Gennaio 1852.
RépondreSupprimerIl cherchait des nouvelles de la vie privée (amours possibles), des voyages de François d’Orléans prince de Joinville, à la suite de l’exil de janvier 1852.