jeudi 5 janvier 2012

Un sénateur injustement méconnu

Jean-Baptiste Fernand Danelle-Bernardin

Jean-Baptiste Fernand Danelle dit Danelle-Bernardin est né le 16 septembre 1826 à Montreuil sur Blaise au sein du foyer d'Elisabeth Adrien et de Fidéle-Constant-Joseph Danelle, originaire d'Arras. Dans sa branche maternelle, son grand-père Jean-Baptiste Adrien a fait fortune dans les affaires. Il est l'exemple de « ces hommes qui ont acheté tous les châteaux des ci-devant seigneurs ... » qui « de simples commis de forges qu'ils étaient sont devenus en moins de dix-huit mois les maîtres, les régulateurs de tous les commerces». Jean-Baptiste Fernand Danelle aura pour précepteur Victor Duruy, futur Ministre de l'Instruction Publique de 1863 à 1869, avant qu'il ne suive des études secondaires à Paris qui seront sanctionnées par une licence en Droit. Il rejoindra alors le monde des affaires en dirigeant les installations du Buisson à Louvemont. En1861 il constitue avec ses frères, Alfred Nicolas Albert Danelle et Marie-Paul Danelle une société en nom collectif pour l'exploitation en commun des forges du Buisson et du Chatellier, sous le nom de Danelle frères. Mais l’association ne dure pas et la société est dissoute en 1868.

Le 9 mai 1853 il épouse Alexandrine Charlotte Rosalie Bernardin.

Danelle Bernardin sera élu Maire de Louvemont, en 1859, à l'âge de 29 ans, il deviendra conseiller d'arrondissement en 1855 puis conseiller général de Wassy, en 1871, et ce jusqu'en 1889, avant de devenir membre de l'Assemblée Nationale, en 1876. Sa candidature fut, paraît-il, encouragée par Gambetta dont il avait l'amitié. Inscrit dans le camp des Radicaux il défendit avec vigueur la troisième république qu’il avait votée. Fidèle à la gauche, Jean Baptiste Danelle Bernardin était favorable à l’instauration de « l'impôt proportionnel sur le revenu, la protection de l'agriculture et de l'industrie française», rappelant ainsi les grands thèmes de la doctrine radicale, s'opposant ainsi à ses adversaires du département : du Breuil de Saint Germain, Leroy-Beaulieu et Bourlon de Rouvre.

En 1887, il choisit de briguer un fauteuil au Sénat, en remplacement du banquier failli Donnot qui avait du démissionner (voir l'article qui lui est consacré sur ce blog). Il y réussit en étant élu au premier tour de scrutin avec 422 voix. Il est réélu en janvier 1888 avec 511 voix, améliorant au passage son score. Réélu, en janvier 1906,« Cette élection fut à la fois un succès électoral, d'estime, de confiance, de sympathie et de reconnaissance, pour les innombrables services rendus, et la récompense de l'attitude indépendante dont il avait fait preuve en votant contre la loi de séparation des églises et de l'Etat. » (Petit Champenois du 25 février 1916 Notice nécrologique)

La presse annonce son décès le 21 février 1916. Il était Chevalier de la Légion d 'Honneur et l’importance du cortège qui assista à ses obsèques fut ainsi la reconnaissance bien méritée de son action qui fait désormais partie de l’histoire politique de notre département.