mercredi 10 février 2010

La surprenante parenté des évêques de Langres

    Certaines parentés entre évêques de Langres sont envisageables comme entre César-Guillaume de La Luzerne et Gilbert Gaspard de Montmorin de St Herem puisque la nièce du premier est mariée avec la petite nièce du second. Mais c'est entre deux autres évêques qu'il faut chercher des cousinages plus surprenants.

        Sébastien Zamet (Sebastiano Zametti) né à Lucques vers 1549, naturalisé en 1581, et mort à Paris le 14 juillet 1614, fut un financier d'origine italienne de la cour de France. Il se maria avec Madeleine Leclerc du Tremblay qui lui donna deux enfants :
* Sébastien Zamet fils, aumônier de Marie de Médicis, puis évêque duc de Langres, qui s'occupa et protégea l'Abbaye de Port-Royal de Paris, mort en 1655.
et
*Jean Zamet, baron de Murat et de Billy, qui devint maréchal de camp et périt au siège de Montpellier en 1620. Il épouse Jeanne de Goth de Rouillac dont il aura
** Marie Chrétienne (Christine) Zamet qui épouse en 1635 Roger Hector de Pardaillan de Gondrin qui aura:
*** Louis Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, né en 1640 et mort le 1er décembre 1691, il épousa en février 1663 Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, (La Montespan) dont il eut deux enfants :
**** Marie-Christine de Pardaillan de Gondrin (1663-1675),
**** Louis Antoine de Pardaillan de Gondrin (1665-1736), marquis d'Antin, de Gondrin et de Montespan (1701), puis 1er duc d'Antin (1711), est né à Paris le 5 septembre 1665 et mort dans la même ville le 2 novembre 1736. Il épousa le 21 août 1686 Julie Françoise de Crussol d'Uzès, fille du duc d'Uzès et petite-fille du duc de Montausier. Ils eurent pour fils :
***** Pierre de Pardaillan de Gondrin (1692 à Versailles - 4 novembre 1733 à Bougey), fut docteur en théologie, évêque-duc de Langres, puis pair de France en 1724. Il fut élu membre honoraire de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1720 et, sans avoir jamais rien écrit, de l'Académie française en 1725.

Ce dernier est donc le petit fils de la maîtresse du roi Louis XIV. Il était également parent avec une autre favorite du même souverain.
En effet, son arrière grand père, Gabriel de Rochechouart de Mortemart (1600-1675), fut premier gentilhomme de la chambre de Louis XIII et gouverneur de Paris. Il était issu d'une branche cadette de la Maison de Rochechouart. Gabriel qui avait épousé Diane de Grandseigne en 1632, offrit à ses enfants des places de premier plan à la cour.
Le 5 octobre 1640, Diane de Grandsaigne, met au monde son troisième enfant, une fille prénommée Françoise. La famille de Françoise est en étroite relation avec la cour : le duc de Mortemart est gentilhomme de la chambre du roi, son épouse est dame d’honneur de la reine Anne d’Autriche et le frère aîné de Françoise, Louis-Victor est le compagnon de jeu du jeune Louis XIV. La jeune fille s’entend à merveille avec sa sœur aînée Gabrielle. La famille s’agrandira encore de deux filles. Vers l’âge de 12 ans, Françoise entre au couvent Sainte-Marie à Saintes pour y recevoir une bonne éducation. Elle en sort en 1660. A cette date, elle fréquente les prestigieux salons de préciosité de Paris et fait sensation de par sa beauté et son intelligence. Elle y gagne le surnom d’Athénaïs (la jeune femme était dite aussi belle qu’Athéna). Sa mère obtient de la reine-mère Anne d’Autriche que sa fille entre la cour comme demoiselle d’honneur de la future duchesse d’Orléans, belle-sœur de Louis XIV. Françoise-Athénaïs, fait ses premiers pas à la cour à l’âge de 20 ans sous le titre de Mademoiselle de Tonnay-Charente. En 1662, la jeune femme vit une histoire d’amour qui va se transformer en drame : elle est amoureuse du marquis Louis-Alexandre de Noirmoutiers qui a déjà demandé sa main quand il est impliqué dans un duel ou il perd son ami le marquis d’Antin. Le duel est un acte puni de mort par le roi et Louis-Alexandre doit s’exiler en Espagne puis au Portugal. Athénaïs vit très mal le départ précipité de son fiancé qu’elle ne reverra jamais. Elle se rapproche de Louis-Henry de Pardaillan de Gondrin marquis de Montespan et frère du défunt marquis d’Antin. Le 28 janvier 1663, Athénaïs épouse l’ami de son ex-fiancé et devient marquise de Montespan. Deux enfants naîtront de cette union. Très vite, le mariage bas de l’aile : le marquis de Montespan s’endette dans sa passion du jeu et doit vendre ses biens ainsi que les bijoux de son épouse pour subvenir aux besoins des enfants. En 1664, Athénaïs avait quitté le service de la duchesse d’Orléans pour devenir dame d’honneur de la reine Marie-Thérèse d’Autriche grâce à l’intervention de Monsieur le duc d’Orléans, frère du roi. A la cour, la marquise de Montespan est admirée pour sa grande beauté, sa grâce lorsqu’elle participe à des ballets, son intelligence vive ainsi que pour sa conversation. Elle s’y est faite une amie en la personne de Louise de la Vallière, maîtresse de Louis XIV. Le roi est lui aussi charmé par la finesse d’esprit de la marquise et par sa beauté naturelle. Athénaïs devient sa nouvelle maîtresse dès 1667. La duchesse de la Vallière servira de paravent à cet amour jusqu’à ce que le roi obtienne la séparation des époux Montespan en 1673. Ce dernier qui au début semblait fort bien s’accommoder de la situation, entra dans une folle colère quand il s’aperçut qu’Athénaïs était de nouveau enceinte et qu’il n’était pas le père de l’enfant. Il promettait de se venger ! Un jour il force la porte de la marquise à la cour et se fit jeter dehors par les gardes. Louis XIV exila le marquis dans sa province en 1669. Ce dernier emmène avec lui son fils le jeune Louis-Antoine. Sur ses terres, il fait passer son épouse pour morte et porte le deuil.
Avant la naissance de la Montespan, Gabriel de Rochechouart de Mortemart et Diane de Grandseigne avaient eu une autre fille:
    * Gabrielle (1633-1693), épouse de Claude Léonor Damas marquis de Thiange, seigneur de Chalancey et propriétaire du château du même lieu en Haute-Marne. La Montespan aurait même séjourné audit château peu avant de devenir la maîtresse du roi, mais les preuves manquent. La marquise de Thianges, fut une figure éminente de la cour. Le couple aura un fils unique et une fille:  
** Claude Henri Philibert Damas Marquis de Thianges (1663- 1708 à St Malo) fut lieutenant général des armées du roi en 1704. Il épousera en premières noces une bretonne Anne de la Chapelle qui mourra en couche en 1686. Il se remariera à Geneviève Françoise de Harlay. Il ne laissera aucune descendance de ses deux mariages.
** Diane Gabrielle de Damas-Thianges Mariée le 15 décembre 1670, Paroisse St Germain L'Auxerrois de Paris, avec Philippe Julien Mancini Mazarini, Duc de Nevers et de Donziois (1641-1707) neveu de Mazarin. C'était donc la nièce de Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1640-1707), marquise de Montespan. Vers 1670 Madame de Montespan qui sentait bien que Louis XIV lui échappait chercha par tous les moyens à attirer le roi dans ses appartements pour qu'il y trouve plus d'agrément que partout ailleurs... Elle invita donc de plus en plus souvent, Mademoiselle de Thianges sa nièce, et Mademoiselle de Fontanges… Le roi s'enticha d'abord de la nièce qui avait héritée de la beauté et de l'esprit des Mortemart... Malheureusement elle tomba enceinte et on la maria alors rapidement. Quand à Mademoiselle de Fontanges, chacun connaît sa destinée...

C'est ainsi que Pierre de Pardaillan de Gondrin d'Antin se trouve être le petit fils de la Montespan et petit cousin avec mademoiselle de Thianges, deux des maîtresses de Louis XIV, mais aussi cousin lointain avec un autre évêque de Langres Sébastien Zamet.


Sources:
Madame de Montespan de Jean-Christian Petitfils
ADHM notices du baron de l'Horme

Divers ouvrages d'histoire et biographiques 

1 commentaire:

  1. Pierre de Pardaillan était également abbé de l'abbaye de Montiéramey (10)

    RépondreSupprimer