Aquarelliste d’inspiration impressionniste, artiste aux multiples talents, ami de Matisse, Rouault, Marquet et Renoir, Victor-Joseph Roux-Champion expérimenta avec succès les techniques les plus diverses. Peintre haut marnais, élève de Gustave Moreau, Roux-Champion fit sa première exposition à Paris en 1897 et figura au Salon des Indépendants. Peintre de fleurs, de fruits, il réalisa aussi de nombreux paysages peints mais surtout gravés ou exécutés à l'aquarelle, des régions qu'il a parcourues : Bretagne, Normandie, Belgique, Provence et bien sûr la Côte d'Azur où il fit la connaissance de Renoir. On a parfois rapproché sa manière de peindre à celle des Impressionnistes et des Nabis dont il a subi l'influence. Il a également eu une importante activité de graveur et de céramiste.. Si ses œuvres sont aujourd’hui reconnues, puisque le Musée d'art moderne de Paris, celui de Carnavalet, ainsi que de nombreux musées de Province conservent ses aquarelles et gravures, quelques contrevérités existent dans sa biographie. Levons en quelques unes.
Le docteur Ronot, dans son article paru dans les Cahiers Haut Marnais n°40 de 1955 écrit que les parents de Victor Joseph ROUX-CHAMPION "moururent jeunes" et que VJRC "demeuré orphelin quitta Chaumont pour Langres où il fut élevé par son oncle Champion, brasseur aisé". Cette affirmation est totalement erronée. Il suffit de consulter les actes de décès pour constater que les parents de Victor Joseph ROUX-CHAMPION décédèrent respectivement en 1906 pour son père (âgé de 78 ans)[note 1] et en 1909 pour sa mère (âgée de 76 ans) [note2]. Victor Joseph quitta effectivement Chaumont très tôt avec sa mère qui était judiciairement séparée de corps avec son père depuis le jugement du 1er juillet 1872. En réalité son père tenait un commerce de draperie bonneterie au 47 rue Toupot à Chaumont, et les affaires allant bon train le couple en ouvrit un autre à Langres, que tint sa mère. Quant à l'oncle, brasseur aisé, son histoire est toute autre: Victor Simon CHAMPION (04/02/1839 Pressigny 52 - 22/07/1891 Xertigny 88) avait épousé à Xertigny Marie Delphine MENESTREY. Destiné à reprendre une petite brasserie à Monthureux-sur-Saône appartenant à son oncle Nestor VIREY, il étudie l’art brassicole en Allemagne dans l'école la plus réputée du monde: Celle de la brasserie Weihenstephan à Freisning près de Munich en Bavière. Victor CHAMPION s’y familiarise avec le procédé bavarois de fermentation basse, puis après divers stages, il vient pratiquer son métier à Xertigny à la brasserie de La Cense, avant de racheter, en 1865, l’usine Thirion qui périclite au centre ville. Il absorba aussi celle de l'Orémus alors en plein déclin et construisit alors une colossale brasserie, employant environ 80 personnes, avec de nombreux bâtiments sur trois étages et des caves immenses. Le château de l'Orémus fut détruit et à sa place s'érigea en 1888, le château actuel, maison de maître, aujourd'hui Hôtel de ville. À son décès, sa succession revient à son gendre Henri TRIVIER, originaire de Dijon, qui épousa sa fille Berthe. Il est inhumé dans la chapelle familiale, au cimetière de Xertigny. Il était grand-père de quatre petits-enfants, Marguerite, Pierre, Alice et Jean.
Le docteur Ronot affirme également que "l'oncle Champion, le brasseur, lui facilitait la vie d'étudiant en lui accordant une petite pension, suffisante pour lui permettre de travailler en paix". Rappelons qu'avant 1888 Victor Joseph ROUX -CHAMPION ne se destine pas à la peinture, et qu'il ne part étudier à Paris qu'à partir du second semestre 1890. Or l'oncle CHAMPION décède en juillet 1891, soit un an plus tard. Son secours n'a donc pas été décisif dans ses études. En effet, le futur peintre a fréquenté l'Académie Colarossi de juillet à décembre 1890, puis l'Académie Julian de janvier 1891 à juillet 1892 avant d'intégrer l'école des Beaux Arts de Paris le 12 juillet 1892, dans laquelle il restera jusqu'au 17 juillet 1895. Certes un des dessins de Victor Joseph ROUX-CHAMPION représente une Croix à Xertigny, mais peut être y allait-il seulement visiter sa tante ? A moins qu'il n'ait été réalisé du vivant de l'oncle brasseur ?
Son fils Julien ROUX-CHAMPION écrit dans "VJ Roux-Champion" que son père prit le pseudo de ROUX-CHAMPION en décembre 1895 comme souvenir de son oncle. Cette date doit être remise en cause parce qu'un de ses dessins est daté de 1894 et qu'il a la particularité d'avoir déjà cette signature sous forme des initiales VJRC. Beaucoup de ses autres dessins de jeunesse, quoique non datés sont au moins signés des initiales VJRC, on peut donc au moins affirmer que son intention d'accoler le nom de naissance de sa mère à celui de son père est déjà plus que présente à son esprit, si ce n'est alors une évidence.
Notes:
Le docteur Ronot, dans son article paru dans les Cahiers Haut Marnais n°40 de 1955 écrit que les parents de Victor Joseph ROUX-CHAMPION "moururent jeunes" et que VJRC "demeuré orphelin quitta Chaumont pour Langres où il fut élevé par son oncle Champion, brasseur aisé". Cette affirmation est totalement erronée. Il suffit de consulter les actes de décès pour constater que les parents de Victor Joseph ROUX-CHAMPION décédèrent respectivement en 1906 pour son père (âgé de 78 ans)[note 1] et en 1909 pour sa mère (âgée de 76 ans) [note2]. Victor Joseph quitta effectivement Chaumont très tôt avec sa mère qui était judiciairement séparée de corps avec son père depuis le jugement du 1er juillet 1872. En réalité son père tenait un commerce de draperie bonneterie au 47 rue Toupot à Chaumont, et les affaires allant bon train le couple en ouvrit un autre à Langres, que tint sa mère. Quant à l'oncle, brasseur aisé, son histoire est toute autre: Victor Simon CHAMPION (04/02/1839 Pressigny 52 - 22/07/1891 Xertigny 88) avait épousé à Xertigny Marie Delphine MENESTREY. Destiné à reprendre une petite brasserie à Monthureux-sur-Saône appartenant à son oncle Nestor VIREY, il étudie l’art brassicole en Allemagne dans l'école la plus réputée du monde: Celle de la brasserie Weihenstephan à Freisning près de Munich en Bavière. Victor CHAMPION s’y familiarise avec le procédé bavarois de fermentation basse, puis après divers stages, il vient pratiquer son métier à Xertigny à la brasserie de La Cense, avant de racheter, en 1865, l’usine Thirion qui périclite au centre ville. Il absorba aussi celle de l'Orémus alors en plein déclin et construisit alors une colossale brasserie, employant environ 80 personnes, avec de nombreux bâtiments sur trois étages et des caves immenses. Le château de l'Orémus fut détruit et à sa place s'érigea en 1888, le château actuel, maison de maître, aujourd'hui Hôtel de ville. À son décès, sa succession revient à son gendre Henri TRIVIER, originaire de Dijon, qui épousa sa fille Berthe. Il est inhumé dans la chapelle familiale, au cimetière de Xertigny. Il était grand-père de quatre petits-enfants, Marguerite, Pierre, Alice et Jean.
Le docteur Ronot affirme également que "l'oncle Champion, le brasseur, lui facilitait la vie d'étudiant en lui accordant une petite pension, suffisante pour lui permettre de travailler en paix". Rappelons qu'avant 1888 Victor Joseph ROUX -CHAMPION ne se destine pas à la peinture, et qu'il ne part étudier à Paris qu'à partir du second semestre 1890. Or l'oncle CHAMPION décède en juillet 1891, soit un an plus tard. Son secours n'a donc pas été décisif dans ses études. En effet, le futur peintre a fréquenté l'Académie Colarossi de juillet à décembre 1890, puis l'Académie Julian de janvier 1891 à juillet 1892 avant d'intégrer l'école des Beaux Arts de Paris le 12 juillet 1892, dans laquelle il restera jusqu'au 17 juillet 1895. Certes un des dessins de Victor Joseph ROUX-CHAMPION représente une Croix à Xertigny, mais peut être y allait-il seulement visiter sa tante ? A moins qu'il n'ait été réalisé du vivant de l'oncle brasseur ?
Son fils Julien ROUX-CHAMPION écrit dans "VJ Roux-Champion" que son père prit le pseudo de ROUX-CHAMPION en décembre 1895 comme souvenir de son oncle. Cette date doit être remise en cause parce qu'un de ses dessins est daté de 1894 et qu'il a la particularité d'avoir déjà cette signature sous forme des initiales VJRC. Beaucoup de ses autres dessins de jeunesse, quoique non datés sont au moins signés des initiales VJRC, on peut donc au moins affirmer que son intention d'accoler le nom de naissance de sa mère à celui de son père est déjà plus que présente à son esprit, si ce n'est alors une évidence.
Notes:
[1] L’adjoint au maire de Chaumont Abel Armand Eugène Desnouveaux enregistre le décès le 10/01/1906 de Jean Joseph Roux ancien négociant né à Romains aux Bois âgé de 78 ans 1 mois et 27 jours époux judiciairement séparé de Catherine Céleste Claire Champion…. Il est déclaré par son fils Joseph Victor Roux artiste peintre 34 ans demeurant à Paris 17 rue Rousselet et par Victor Ragot 772 ans sculpteur à Chaumont.
[2] En 1854 le père de Claire Catherine Céleste Champion refusa, au moment de l’épidémie de choléra, que sa fille fut enterrée bien qu’elle ne donna plus de signe de vie. Il lui mit une glace devant la bouche et y demeura des heures entières, nuit et jour, durant plus de 24 heures, jusqu’à ce qu’il y eut une buée, signe qu’elle vivait. Elle avait alors 33 ans. C'est peut-être ce qui a fait dire à Ronot que ses parents étaient morts jeunes.
Sources: Archives départementales de Haute-Marne 1J136. Etat civil de Langres et Pressigny. Dessins propriétés d'un collectionneur.
Les premiers quartiers généalogiques du peintre Roux-Champion:
1) ROUX -CHAMPION Victor Joseph (30/09/1811 Chaumont 52 - 07/12/1953 Vars 70)
Epouse le 12/01/1906 à Paris 7ème VALENTINO Henriette (09/09/1879 Paris 14ème -1917 Pressigny)
Epouse en secondes noces le 03/07/1919 à Paris 3ème avec DEBAILLEUX Thérèse Alice Marguerite (14/02/1880 Saint Pierre d'Arun 06 - ) femme de lettres
2) ROUX Jean Joseph (1825 Romain aux Bois 88 -10/01/1906 Chaumont 52) négociant en draperie bonneterie 47 rue Toupot à Chaumont.
Epouse en 1865
3) CHAMPION Catherine Céleste Claire Clarisse (04/03/1833-17/05/1909 Pressigny 52)
4) ROUX Nicolas. Marchand colporteur de livres.
5) RIOTTE Françoise
6) CHAMPION Nicolas Alexandre. Propriétaire
7) LIGNY Jeanne Emilie
[2] En 1854 le père de Claire Catherine Céleste Champion refusa, au moment de l’épidémie de choléra, que sa fille fut enterrée bien qu’elle ne donna plus de signe de vie. Il lui mit une glace devant la bouche et y demeura des heures entières, nuit et jour, durant plus de 24 heures, jusqu’à ce qu’il y eut une buée, signe qu’elle vivait. Elle avait alors 33 ans. C'est peut-être ce qui a fait dire à Ronot que ses parents étaient morts jeunes.
Sources: Archives départementales de Haute-Marne 1J136. Etat civil de Langres et Pressigny. Dessins propriétés d'un collectionneur.
Les premiers quartiers généalogiques du peintre Roux-Champion:
1) ROUX -CHAMPION Victor Joseph (30/09/1811 Chaumont 52 - 07/12/1953 Vars 70)
Epouse le 12/01/1906 à Paris 7ème VALENTINO Henriette (09/09/1879 Paris 14ème -1917 Pressigny)
Epouse en secondes noces le 03/07/1919 à Paris 3ème avec DEBAILLEUX Thérèse Alice Marguerite (14/02/1880 Saint Pierre d'Arun 06 - ) femme de lettres
2) ROUX Jean Joseph (1825 Romain aux Bois 88 -10/01/1906 Chaumont 52) négociant en draperie bonneterie 47 rue Toupot à Chaumont.
Epouse en 1865
3) CHAMPION Catherine Céleste Claire Clarisse (04/03/1833-17/05/1909 Pressigny 52)
4) ROUX Nicolas. Marchand colporteur de livres.
5) RIOTTE Françoise
6) CHAMPION Nicolas Alexandre. Propriétaire
7) LIGNY Jeanne Emilie