samedi 28 novembre 2009

Louis Catat: un explorateur haut-marnais inconnu

Louis Dominique Catat naît le 7 juillet 1859 à Cirfontaines en Ornois, rue des moulins, dans la maison de son grand père Dominique Grandsimon, 66 ans propriétaire. C'est le fils de Virginie Grandsimon 24 ans et de Alexandre Louis Dominique Catat, 63 ans propriétaire rentier demeurant 8 rue du Caire à Paris. Le couple s'était marié le 7/9/1858 à Cirfontaines en Ornois: Alexandre Louis Dominique Catat 62 ans, veuf de Françoise Joséphine Muaux morte le 8/7/1855 à Belleville, né le 22 fructidor an IV à Paris de feu Pierre Alexandre Catat employé du trésor décédé le 7/4/1832 à Paris 7ème et de feue Marie Françoise Laurent morte à Tours le 21/1/1841, épouse Marie Virginie Grandsimon, née le 25/10/1835 à Cirfontaines en Ornois (elle décèdera en 1914), fille de Dominique Grandsimon 64 ans, propriétaire (né le 10/9/1794 à Coussey - il mourra le 1/6/1870) et de Marie Muaux âgée de 53 ans (née vers 1807 morte le 19/7/1880).
Le père, Alexandre Louis Dominique Catat, meurt le 24/6/1864 au 20 rue du Caire à Paris 2ème. Marie Virginie Grandsimon se remarie alors le 29 juin 1865 à Cirfontaines en Ornois avec Arsène Benjamin Mortreux, 41 ans, adjudant, chevalier de la Légion d'Honneur. Elle est domiciliée à Paris 17ème arrondissement au 14 rue Bayon.
Louis Dominique Catat est-il élevé par sa mère et son beau père, ou reste-t-il à Cirfontaines en Ornois chez ses grands parents? Cette dernière hypothèse n'est pas impossible car l'instituteur du village était alors un cousin de l'adjudant Mortreux. Il était même témoin à son mariage. Louis Dominique Catat était entre de bonnes mains. Il entre dans la Marine en 1876 (port de Cherbourg), puis sera nommé aspirant le 5 octobre 1879. En 1881, il est à bord du cuirassé d'escadre "Friedland".
Il deviendra médecin et sera chargé d'une mission scientifique à Madagascar par le ministère de l'instruction publique. Il donne les détails de son expédition en détail dans un livre qui lui est consacré. Le Voyage à Madagascar de Louis Catat relate ainsi presque deux ans de pérégrinations à travers la Grande Ile. Chargé d'une mission scientifique, le Dr Louis Catat (1859-1933) débarque à Madagascar le 8 mars 1889. Il y restera jusqu'à la fin de l'année suivante pour: «élucider certains faits géographiques, augmenter dans la mesure du possible les données souvent incomplètes que nous possédions sur les différentes branches des sciences physiques et naturelles, étudier les peuplades malgaches, leurs coutumes, leurs usages, et, d'une manière générale, faire connaître cette grande île.». La mission Catat, composée du D"" Louis Catat, de M. Camille Maistre et de M. G. Foucart, et dont les travaux devaient compléter si utilement ceux de M. Grandidier, fut menée à bien dans un périple d'environ 8000 kilomètres en trois grands voyages. Le premier dans le centre du pays. Puis vers l'est par la « route de Radama », le nord et l'ouest en traversant l'île dans toute sa largeur jusqu'à Majunga dont il deviendra vice-président. Enfin, il se dirigera vers le sud et le sud-est de l'île. Fin août 1890, alors qu'on le croyait mort depuis longtemps, Louis Catat revient à Tananarive avec son équipe où il met en ordre les divers objets collectés ainsi que les photographies réalisées. Il ne rentrera en France à la fin de janvier 1891. Son récit est un des plus importants de tous les voyageurs européens du 19ème siècle. Il sera fait chevalier de la Légion d'Honneur à l'issue de son expédition, relatée dans les livraisons 1743 à 1746 du nouveau Journal des voyages.
Bien qu'il ait visité des contrées plus exotiques, l'explorateur restera toutefois très attaché à son village natal, où plus rien ni personne ne l'y retient. Ainsi le 14 août 1896, alors qu'il réside à Tunis, il obtient l'autorisation d'ouvrir "une sépulture de famille dans sa propriété" de Cirfontaines en Ornois. L'autorisation précise qu'à chaque décès d'un de ses proches il devra remplir une demande individuelle pour pouvoir inhumer sur son terrain. Le docteur Catat a obtenu cette autorisation grâce au soutien du député Albin Rozet, mais l'a-t-il utilisée?  Ses grands parents paternels étaient décédés bien avant sa naissance, son père quelques années après, quant à ses ancêtres maternels de Cirfontaines ils sont morts en 1870 et 1880. Or il ne peut y avoir exhumation si le terrain a été acquis après le décès de la personne. Pense-t-il alors à sa mère qui ne décèdera qu'en 1914, ou à lui même? Son beau père Arsène Benjamin Mortreux retiré à Cirfontaines, est mort depuis le 26/1/1886. Le mystère demeure.
L'année suivante, alors qu'il est établi en Tunisie, Louis Catat aura un fils, Pierre Louis,. Il aura en tout quatre enfants:
-Paul, docteur en droit, administrateur et liquidateur de sociétés dans ce qui était alors le département de la Seine.
-Michèle
-Monique 
-Pierre Louis qui naît le 26 juillet 1897 en Tunisie. Licencié en droit, diplômé de Sciences Politiques, il sera secrétaire d'Ambassade à Tunis de 1919 à 1929, chef du cabinet civil du résident de France au Maroc. Il décèdera à Casablanca le 24 octobre 1929 alors qu'il venait d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur en juillet précédent, mais ne sera pas non plus inhumé à Cirfontaines puisque sa dernière demeure sera le caveau familial du nouveau cimetière de Suresnes.
Le docteur Louis Catat meurt en 1933. Qui pourra m'en dire plus sur ce personnage aujourd'hui bien oublié ?

Sources:
Annuaire de la Marine et des Colonies 1er janvier 1881
Louis Catat: Voyage à Madagascar. Paris Hachette 1895.
Archives départementales de la Haute-Marne: Etat Civil de Cirfontaines en Ornois; 100M4

Base Eléonore de la Légion d'Honneur (avis de décès de Pierre Louis Catat)
Journal des Voyages et des Aventures de Terre et de Mer N°736 à 738 de 1891.

vendredi 6 novembre 2009

Un record de prénoms dans un acte de naissance: 11 pour un seul enfant. Qui dit mieux?

Relevé à Langres le 1er mars 1844 
Naissance à l'Hôtel de l'Europe de Ferdinand Achille Pierre Guillaume Joseph Hubert Charles Louis Constantin Victor Marie, fils de son excellence le maréchal de camp comte Ferdinand Achille Pierre de la Roche Pouchin dit de Rochefort Saint Louis, des princes de la Roche, duc d'Athènes, marquis de Caintelou, vicomte de Saint Sauveur, sire et baron de Pouchin, de la Roche, de Saint Laurent des Monts, de la Pouchinière, de l'Epinay, d'Eschenbrender, de Breilbach et d'autres lieux, patricien de Saint Marin, etc, chancelier de l'ordre militaire de Saint Georges de Lucques et chevalier de 2ème classe du même ordre, grand croix de l'ordre royal et militaire de Saint Michel de Bavière, chevalier de l'ordre royal et militaire des Saints Maurice et Lazare de Sardaigne, commandeur de l'ordre royal de la Sainte Conception et de Charles III d'Espagne, chevalier de 3ème classe de l'ordre royal de l'Aigle rouge de Prusse, chevalier de l'ordre militaire hospitalier et souverain de Saint Jean de Jérusalem, chevalier de l'ordre royal du Mérite civil de Saxe, chevalier de l'ordre militaire et angélique de Saint Georges constantinien de Parmes et de plusieurs autres ordres distingués, aide de camp généraln chef d'Etat major et chambellan de SAR l'Infant d'Espagne don Charles Louis de Bourbon duc régnant de Lucques, âgé de 39 ans, né à Toulon, demeurant à Paris, place Vendôme, n°1, de passage à Langres, et de SA Marie Cécile Suzanne princesse de Czartoryska, duchesse de Klewan et de Zuckow, de la maison royale des Jagellons, âgée de 27 ans, née à Varsovie....


Dans l'Etat Civil on accepte en général un maximum de 4 prénoms, mais une fois de plus la règle est faite d'exceptions. 

Pour cet acte, la noblesse ne se cache pas derrière les apparences. En réalité, seule la mère de l'enfant peut se prétendre issue d'ancienne noblesse, alors que le père a fait usage de ce que certains auteurs ont appelé "la savonnette à vilain". En résumé, la mère Marie Czartoryska qui est née le 11/08/1817 à Varsovie (fille de Konstanty Adam Aleksander ks. Czartoryski na Klewaniu i Z.ukowie h. Pogon' Litewska 1773-1860 et de Maria Dzierz.anowska h. Gozdawa 1790-1842) est descendante d'anciennes familles d'Europe de l'Est alliées aux Poniatowsky et autres notoirement connues. Elle décède le 16/6/1847 à Paris (Inhumée au Père Lachaise). Elle avait épousé à Nice le 22/05/1839 Achille Ferdinand comte de la Roche Pouchin (le 7/12/1804 à Toulon, mort le 18/2/1883 à Florence, inhumé a Père Lachaise). Leur fils sera connu sous le prénom de Constantin (celui de son grand père maternel) et décèdera le 25/2/1870 à Florence. Il sera également inhumé au cimetière du Père Lachaise.